Je suis né aujourd’hui

Plus rien ne me lie

Depuis peu incarné

Mon ultime pensée

  Du poète que je suis

  Je suis né orphelin

  Dans ce Monde jailli

  Je ne possède rien

Ouvrez-moi votre main

Que j’y lise un quatrain

Un tout dernier refrain

Qui résonne en mon sein

Sans arrêt retentit

Comme une Ophélie

Telle une écholalie

Sous un ciel de lit

Daignez une place

Amant solitaire

Au sein du Parnasse

Je conterai mes vers

  Dois-je avant oublier

  Regagner le Léthé

  Faut-il que je sonde

  Les Arbres du Monde

Dégrafez votre coeur

Portez ma lueur

Soyez ma demeure

Refoulez ma peur

Comme une poésie

Comme une maladie

Telle une écholalie

Sous un ciel de lit

Au-delà de Combes

À l’ombre d’une stèle

À la lisière d’une tombe

Ci-gît l’asphodèle

  Ô Poètes immortels !

  Ô Prosper d’Aquitaine !

  Que vos alexandrins

  À jamais me souviennent

Déboutonnez l’âme

Brisez les arcanes

Soyez mon sésame

Comblez le profane

Chaque prosodie

M’est une litanie

Comme une Ophélie

Comme une maladie

Comme une écholalie

Sous un ciel de lit

© Août 2024 – Fethi Hachemi